L'anthropologie de l'infortune: la maladie et l'autre

Etudier culturellement la thématique de l'infortune revient à faire référence aux structures anthropologiques de l’expérience du sujet dans les étapes de la vie relationnelle. Seule, une anthropologie envisageant la personnalité comme système vivant de rapports communautaires et comme système d’interactions avec l’ordre du symbolique, permet d’appréhender la problématique de l'infortune comme malheur grâce à une herméneutique plus responsable. Dans cette perspective, la maladie a son sens à l’intérieur des structures anthropologiques déterminées. C’est le groupe social, en fonction de sa représentation culturelle du monde, qui définit le normal et le pathologique. Et puisque dans la maladie se trouve mis en cause le problème du "moi" et de "l'autre", alors la dimension éthique doit être la bonne direction, en tant que paramètre de l’accroissement de la force vitale pour tous. Dans le contexte yoruba de psychose généralisée, le meilleur moyen de défense et de protection est l’observance des grands interdits de la vie éthique. Elle conduit à procéder à une sérieuse opération isolant le mal dans ses racines.