Cendrillon et le fétichisme du pied

Notre travail analyse certaines traces littéraires de l’attirance pour le pied féminin, à travers un corpus à la fois occidental et chinois. Les mythes présentent des déesses-mères dont le pied sacré est objet de vénération. Dans ses transformations littéraires, leurs pieds sont encore sacrés mais alors perçus comme enjeu érotique. Par exemple, en se métamorphosant en femme, la petite sirène sacrifie sa voix pour obtenir deux jolis petits pieds afin que le prince puisse la prendre pour épouse. Dans un autre conte, Karen est fascinée par ses deux jolies petites chaussures rouges et est condamnée à danser sans cesse. Pour cesser cette danse de mort, elle fait couper ses deux pieds. Le récit des douze princesses les montre dansant avec leurs douze princes dans un château souterrain et leur jouissance est arrêtée par un vieux soldat blessé qui les dénonce. Ces personnages féminins sont homologues de Cendrillon. Plus que les autres, Cendrillon fait de ses pieds un objet d’amour. Intentionnellement, elle perd son soulier, le prince le retrouvera et cherchera sa propriétaire. Notre recherche se conclue en ouvrant l’espace d’enquête sur le monde moderne et sa relation au pied féminin.